Josette Boissière

« La beauté n’est rien d’autre que le début d’une terreur à peine supportable » Rainer Maria Rilke

Une artiste à l’inépuisable source de création. Au regard profond et inquiet. Une œuvre, témoin d’un lent et long travail sur soi-même, d’une grande intimité avec les choses.
Sa peinture scrute le sens du monde, exprime l’extraordinaire possibilité de l’art à nous parler de l’homme.
Josette Boissière travaille à Escolore et expose régulièrement en France et à l’étranger: Turquie, Belgique, Japon, Chypre, Etats-Unis.
Certaines de ses œuvres se trouvent aux Musées de Riom (Puy-de-Dôme) de Bardstown aux Etats-Unis, à l’Ambassade Royale du Danemark.

Peintures, sculptures, peintures murales, parmi ses diverses œuvres, plusieurs ont été primées : prix international de sculpture en 1970, prix des Volcans, prix UFACSI, médaille d’or de la ville de Clermont-Ferrand et de Chamalières.

De ces prix elle ne parle pas. Pour surmonter sa discrétion, Josette Boissière nous offre son œuvre en partage.
Pour effacer sa légendaire distraction, elle nous révèle une puissante maÎtrise de son art, un sens aigu et sensible de l’observation.
Quand l’histoire individuelle se greffe sur le sol, quand lichens, écorces et mousses ouvrent à une autre réalité, lignes, formes et nuances deviennent des signes pour dire la vie, la mort, le temps: l’essentiel.

Ses peintures comme ses sculptures, retravaillent le temps pour dire des absences présentes. De la terre iaillit l’essence de son art, la mémoire du temps.
Un art difficile, exigeant: autant de traits, autant de souvenirs, autant de lieux, autant de secrets.
« BoÎtes à mémoire» – « Mouvances et errances» – « Fissures» – « Rythmes rompus» – « A ciel ouvert » …
une œuvre du Temps-brisé, du Temps retrouvé.
Et « le temps est un fleuve qui m’emporte, disait Borgès, mais moi ie suis ce fleuve; c’est une tige qui me déchiquette, mais moi ie suis la tige; c’est un feu qui me consume, mais moi ie suis ce feu ».
Ou comme ses derniers tableaux « Reposoir pour oiseaux de passage »

Marie Hibou – Avril 2000