David Maes

La conscience de l’artiste est un miroir pur et fidèle où il doit réfléchir son oeuvre, chaque jour, au lever, sans crainte d’en rougir. La responsabilité permanente du créateur envers lui-même et envers le monde n’est pas un mot creux : en aidant l’univers à se construire, l’artiste maintient sa propre dignité » Henri Matisse.

Les estampes de David Maes

Les gravures de David Maes peuvent au premier abord sembler austères : aucun paysage, aucun décor ne vient distraire le regard. C’est l’homme, le corps humain qui tout entier l’occupe. Cet intérêt tenace associé avec le souci de simplicité est parfois confondu avec l’austérité. De façon général , les personnages que Maes grave ne sont pas précisément identifiés, en particulier on ne connaîtra pas sauf exception, les traits de leur visage.

(L’exception étant ce portrait d’une jeune femme, dont le visage inscrit dans le tri angle formés par son bras replié, est imprégné d’érotisme discret. Le titre : Portrait, se référant strictement au genre, préserve cependant l’anonymat.) La pointe sèche qu’il pratique de façon régulière en l’associant avec d’autres techniques, dégage les silhouettes, ourle les rondeurs ou les creux des corps, saisit les mouvements, jusqu’aux hésitations les imperceptibles. Il dessine, peint, il grave des hommes des femmes, des enfants le plus souvent nus. La nudité n’est pas chez lui un artifice mais le moyen le plus rapide d’atteindre l’intimité de chacun. « Chaque corps dégage une énergie différente » dit-il, et ce qui lui importe, c’est de saisir cette présence charnelle (…)

Marie Hélène Gatto – Conservateur Bibliothèque nationale de France