Pancho Quilici

Tel qu’il le représente, l’univers de Quilici est situé entre ciel et terre, entre un cosmos imaginaire et les vastes étendues de son pays natal. C’est un monde inhabité, froid, mais d’où ne se dégage pourtant aucune hostilité. Il ne s’y passe rien, et cependant ce « non-lieu » ressemble à nos rêves et l’on attend que ce décor figé s’anime enfin. Ses peintures aux couleurs suaves, variant entre le vert d’eau et le bleu, striées de structures géométriques insolites, renforcent l’étrangeté et la poésie de ces espaces infinis.

« Avant de tomber définitivement sous le charme presque parfait du rendu digital, nous sommes bien obligés de prendre un certain recul, et de nous poser certaines questions :
Suis-je allé plus loin ?
Qu’ai-je sacrifié ?
Est-ce que cette « autre forme » sert vraiment l’idée ?
Le dire maintenant devant l’acte accompli reste une inconnue dont je n’attends la révélation que par sa propre manifestation ou mise en forme.
L’explication par le phénomène même.
Et d’un autre côté je suppose que la simple fascination en soi reste un prétexte justifiable.
C’est aussi ainsi saisir l’opportunité de ce qui est dit autrement suivant l’élan transformateur naturel en nous…

Cette « technologie » stimule une multiplication de possibilités, comme une sorte d’extension ou d’amplification de nos ressources connues, soi-disant maîtrisées. Elle fonctionne exactement comme nous pensons et comprenons la géométrie mais élargit notre champ de visualisation en explorant des formes nouvelles.
Dans cette série d’images réalisées avec des logiciels 3D et 2D, j’essaye de reproduire le même principe qui anime mon travail « analogique », d’un côté l’obsession spatiale du dessin, ici appuyée par l’ordinateur, se superpose à l’espace paysage issu de la peinture spécialement conçu pour ce projet sous forme de reproduction photographique digitale.
Pour moi il s’agit d’une œuvre digitale conçue à la base pour la reproduction « digigraphique », c’est à dire du même ordre suivant un même langage. »

Pancho Quilici