Alfredo Echazarreta

L’art plastique dit Merleau-Ponty ne naît jamais d’une façon de voir le monde, mais de le faire.

Le pinceau s’écrase et crayonne la toile d’une écriture vivace et incisive. La couleur s’épaissit, s’enfonce ou se liquiéfie sur la surface du tableau. La profondeur du chromatisme, la fulgurance des harmonies est au service d’une pensée enrichie de mille errances réelles ou imaginaires.

Elles sont lointaines et mystérieuses les origines de ce peuple basque parti à la conquête des Amériques. Vie d’artiste partagée aujourd’hui entre le Chili et la France, au delà du temps, l’œuvre d’Echazarreta trace un cheminement, une vérité sensible qui cherche et trouve dans l’imaginaire l’indéfinissable des grands quesstionnements.

Miroir de l’inconscient, révélateur des rêves et des tourments de l’homme qui avance, l’artiste nous dit les choses que nous ne savons voir. Il ouvre les portes secrètes de nos mystères, nos folies, nos douceurs et nos tragédies intimes.

L’imaginaire de tous flotte sur ses symboles recomposés pour chaque « regardeur étonné ». La femme, la barque, le cheval, l’oiseau … Icônes universelles ici passantes, pour refaire des liens propre à tous et à chacun.

Echazarreta graveur, use aussi le burin et le poinçon pour blesser le cuivre et révéler les formes sur le papier.

Echazarreta sculpteur, ouvre ses mains pour pétrir et soumettre l’argile pour créer le monde. Son dire, se fait en œuvrant, la rencontre des éléments s’organise sous nos yeux. Nous sommes ici au seuil d’une scène singulière et universelle.

Marie Boussomier