Jean Prachinetti – Peintre

PEINTRE D’HISTOIRE HORS LE TEMPS.

Des territoires inexplorés.

«L’interprétation de la peinture comme tragédie est consubstantielle à la pensée du XVIIIe siècle » note James H. Rubin, « la peinture d’histoire doit produire des effets de catharsis, susciter terreur et pitié … ». Ce théâtre du crime pourrait être celui des grands démiurges de l’imagerie des illustrateurs de démons, merveilles, tyrans et criminels qui ne cessent de hanter le passé et d’être convoqués par des épigones de la damnation éternelle.
L’effet de théâtralité n’est pourtant qu’apparent dans la peinture de Jean Prachinetti.

Ses anges tutélaires, viennent relever les héros de la garde éternelle, dans les palais désertés d’une architecture d’éternité, le peintre accède aux limbes sans espace limité: il n’y a de réel pictural que l’instant d’une espèce qui passe. Le rapport du peintre avec le temps est le même que celui de la particule qui vibre dans un brouillard de contours insaisissables. Le présent est une fausse piste pour les aveugles de la vie. Nous sont épargnées les scènes où le spectacle des déchirements de la matière et des corruptions de toute chair offre une théophagie de choses ordinaires. Ainsi la lumière se dérobe au pied de l’arc en ciel afin d’effacer au mieux toute possibilité de contemplation dans une mémoire perdue d’une imagerie hors échelle de l’antique histoire prébiotique.