SCEAUX De Christine Bedel

« Ceux qui ont déjà une forme se cristallisent grâce à la peinture. Ceux qui n’ont pas encore de forme naissent grâce à la peinture. » Tchou King Yuan

Dans cette série des sceaux, j’utilise des tampons de caractères chinois, la plupart se lisent
« Bedel » en mandarin. Je peins, je tamponne, je peins à nouveau sur la trame que forment les caractères, les graphismes parachèvent l’ensemble ; je persiste et signe.
Le temps s’écoule, le temps s’égrène, je peins, je tamponne, je dessine encore et encore comme une brodeuse, le temps n’existe plus, il est mon allié.

Peut-on, dans une expression contemporaine, faire d’une peinture un objet précieux ?
L’utilisation d’or ou d’argent fait jouer la lumière sur les toiles, donnant une nouvelle vie aux peintures.
La lumière les caresse, les fait vibrer et chatoyer tels des objets d’orfèvrerie ou des enluminures. Lumière, temps et mémoire, telles sont les problématiques de cette série. Celle-ci est un témoin coloré et lumineux du temps qui s’écoule, une référence au travail appliqué et obstiné des femmes de toutes époques et au raffinement de l’art asiatique.

Si l’art est le reflet d’une émotion, il peut être aussi le résultat d’une pensée structurée.
Je me ressource dans les musées, j’y puise force et réflexion.
Avoir enseigné l’Art m’a permis de réfléchir au processus de création : hasard, onirisme, émotions se croisent ou s’entremêlent à des méthodologies strictes.
Avec le hasard comme partenaire, il arrive que la peinture décide d’elle-même.
Après, il faut reprendre les rênes.

Être artiste c’est créer, mais avant tout, c’est être obstiné, poursuivre un but, répondre à des questionnements et chercher.

Christine Bedel